Leçon du MAG numéro 1: On ne dit pas à quelqu'un qu'il est homophobe, on lui fait remarquer que ses propos sont homophobes. Ça permet d'être moins sur la défensive, et d'avoir une conversation plus fructueuse qu'une série de justification de le part de la personne sur le thème "pourquoi je ne suis pas homophobe" (j'ai des amis homos/je vote à gauche/je trouve les homos mignons/ma super garagiste est gouine/j'étais pour le pacs/insert your own).
Dans le même genre, donc, je voudrais suggérer qu'on ne cherche pas à argumenter que Brice Hortefeux est ou n'est pas raciste. A la place je voudrais qu'on réfléchisse à pourquoi ses propos étaient racistes. Peut-être que comme ça on pourrait peut-être se mettre à penser à pourquoi quelqu'un qui n'est pas "raciste" et qui est apprécié par des gens tels que le recteur de la Grande mosquée de Paris peut se retrouver à avoir des propos racistes.
Parce qu'il est bien là, le noeud du problème. De plus en plus dans nos sociétés occidentales les gens ne sont pas racistes, ils ne sont pas homophobes. Ce que je veux dire par là c'est qu'ils ne se concoivent pas racistes ou homophobes et qu'effectivement la plupart du temps ils n'ont pas de problème à l'idée de côtoyer des homos et de beurs, ils en ont sans doute parmi les amis et collègues, et ils ne leur viendraient pas à l'idée d'aller casser du PD pour s'amuser. Et pourtant ces mêmes gens ont toujours (inconsciemment) des modèles homophobes et racistes dans la tête qui leur font dire des choses homophobes ou racistes beaucoup plus régulièrement qu'on ne voudrait l'avouer. Et ce n'est pas sans conséquence.
Ce n'est pas une question de racisme ou d'homophobie individuelle. Pas foncièrement. (Ce qu'il ne veut pas dire que les gens ouvertement racistes ou homophobes n'existent plus.) C'est une question d'images, de symboles et de schémas culturels. Et si on arrêtait de s'accuser les uns les autres et de chercher à prouver qu'on est toujours le moins raciste/homophobe des deux, on pourrait être un peu plus productif et s'interroger sur les schémas racistes qui nous restent, à tous. Alors allons-y, avouons-le une fois pour toutes qu'on est tous un peu racistes. C'est plus facile d'essayer d'arrêter de l'être quand on a réussi à faire face à nos propres préjudices.
C'est un peu comme quand je traîne avec des francophones qui laissent échapper un "on est pas des tapettes" ou "c'est pas une pluie de tapette" et qui s'empressent de s'excuser ou de me dire 'sans vouloir te vexer' (ou autre). Clairement, je m'en fous qu'on s'excuse quand je suis dans le coin. Je ne crois pas non plus que les gens qui disent ça sont horribles ou homophobes ou quoique ce soit. Mais je voudrais - puisqu'ils ont déjà fait le premier pas de se rendre compte que c'était un peu la honte de dire ça quand je suis là - qu'ils réfléchissent à pourquoi est ce que c'est toujours une expression acceptable dans la langue française. Pourquoi est ce que des gens très bien éduqués à ne pas dire que les homos c'est quand même un peu moins bien que les hétéros laissent toujours échapper ce (sale) tapette?
Dans le même genre, donc, je voudrais suggérer qu'on ne cherche pas à argumenter que Brice Hortefeux est ou n'est pas raciste. A la place je voudrais qu'on réfléchisse à pourquoi ses propos étaient racistes. Peut-être que comme ça on pourrait peut-être se mettre à penser à pourquoi quelqu'un qui n'est pas "raciste" et qui est apprécié par des gens tels que le recteur de la Grande mosquée de Paris peut se retrouver à avoir des propos racistes.
Parce qu'il est bien là, le noeud du problème. De plus en plus dans nos sociétés occidentales les gens ne sont pas racistes, ils ne sont pas homophobes. Ce que je veux dire par là c'est qu'ils ne se concoivent pas racistes ou homophobes et qu'effectivement la plupart du temps ils n'ont pas de problème à l'idée de côtoyer des homos et de beurs, ils en ont sans doute parmi les amis et collègues, et ils ne leur viendraient pas à l'idée d'aller casser du PD pour s'amuser. Et pourtant ces mêmes gens ont toujours (inconsciemment) des modèles homophobes et racistes dans la tête qui leur font dire des choses homophobes ou racistes beaucoup plus régulièrement qu'on ne voudrait l'avouer. Et ce n'est pas sans conséquence.
Ce n'est pas une question de racisme ou d'homophobie individuelle. Pas foncièrement. (Ce qu'il ne veut pas dire que les gens ouvertement racistes ou homophobes n'existent plus.) C'est une question d'images, de symboles et de schémas culturels. Et si on arrêtait de s'accuser les uns les autres et de chercher à prouver qu'on est toujours le moins raciste/homophobe des deux, on pourrait être un peu plus productif et s'interroger sur les schémas racistes qui nous restent, à tous. Alors allons-y, avouons-le une fois pour toutes qu'on est tous un peu racistes. C'est plus facile d'essayer d'arrêter de l'être quand on a réussi à faire face à nos propres préjudices.
C'est un peu comme quand je traîne avec des francophones qui laissent échapper un "on est pas des tapettes" ou "c'est pas une pluie de tapette" et qui s'empressent de s'excuser ou de me dire 'sans vouloir te vexer' (ou autre). Clairement, je m'en fous qu'on s'excuse quand je suis dans le coin. Je ne crois pas non plus que les gens qui disent ça sont horribles ou homophobes ou quoique ce soit. Mais je voudrais - puisqu'ils ont déjà fait le premier pas de se rendre compte que c'était un peu la honte de dire ça quand je suis là - qu'ils réfléchissent à pourquoi est ce que c'est toujours une expression acceptable dans la langue française. Pourquoi est ce que des gens très bien éduqués à ne pas dire que les homos c'est quand même un peu moins bien que les hétéros laissent toujours échapper ce (sale) tapette?