IDAHO 2009
May. 17th, 2009 11:44 pm![[personal profile]](https://www.dreamwidth.org/img/silk/identity/user.png)
Today is International Day Against Homophobia, which I really wish was Int'l Day Against Heterosexism but that's probably a little too much to ask for.
Comic is in French but I liked it a lot: Superman contre l'homophobie. Some of the other comics I saw were a little problematic imho, but I like the message in this one.
I also like the style of Djou's original post on the topic and most of the idea behind it (sorry - still in French), I love the thought of getting more people to blog about IDAHO that wouldn't have done it otherwise. But again, I think we should really focus more on how we all play into the heteronormative system than be content with pointing fingers to the ones who show overt hatred. Plus, so what if The Gays are growing in numbers? What if becoming more accepting about homosexuality also makes us question other random moral barriers? I get the normalizing urge, I'm a pretty boring person too, but seeking to be seen as normal, it's ensuring that other people continue to be seen as abnormal. It tends to create the "right" gays and the "wrong" ones and anyone who's been in the gay community knows it's already there.
I find it a little painful sometimes how in the course of speaking up for IDAHO, we end up reinforcing some of the heterosexist mechanisms that make homophobia intelligible in the first place.
So for just a moment I'd like the Day Against Homophobia not to be about how gay people are just like everyone else. It's not about becoming more normal. It's about asking why 'normal' is always exclusive. It's our system that has a problem, not just the "homophobic" individuals in it, so let's think about that instead.
(Sorry - wish I could be more articulate and expand, but my brain has 4% battery remaining).
PS. IDAHO is also supposed to be about transphobia - something we're often not as comfortable talking about - and well, it wouldn't hurt to give biphobia a thought, either.
Comic is in French but I liked it a lot: Superman contre l'homophobie. Some of the other comics I saw were a little problematic imho, but I like the message in this one.
I also like the style of Djou's original post on the topic and most of the idea behind it (sorry - still in French), I love the thought of getting more people to blog about IDAHO that wouldn't have done it otherwise. But again, I think we should really focus more on how we all play into the heteronormative system than be content with pointing fingers to the ones who show overt hatred. Plus, so what if The Gays are growing in numbers? What if becoming more accepting about homosexuality also makes us question other random moral barriers? I get the normalizing urge, I'm a pretty boring person too, but seeking to be seen as normal, it's ensuring that other people continue to be seen as abnormal. It tends to create the "right" gays and the "wrong" ones and anyone who's been in the gay community knows it's already there.
I find it a little painful sometimes how in the course of speaking up for IDAHO, we end up reinforcing some of the heterosexist mechanisms that make homophobia intelligible in the first place.
So for just a moment I'd like the Day Against Homophobia not to be about how gay people are just like everyone else. It's not about becoming more normal. It's about asking why 'normal' is always exclusive. It's our system that has a problem, not just the "homophobic" individuals in it, so let's think about that instead.
(Sorry - wish I could be more articulate and expand, but my brain has 4% battery remaining).
PS. IDAHO is also supposed to be about transphobia - something we're often not as comfortable talking about - and well, it wouldn't hurt to give biphobia a thought, either.
no subject
Date: 2009-05-18 02:33 pm (UTC)Je te rassure (!), l'anti-efféminé ça existe beaucoup chez les mecs homos. :( C'est de ça dont je voulais parler quand je disais the "right kind of gay" et the "wrong kind of gay": à trop chercher à normaliser la vision de l'homosexualité, on crée une attente d'homosexualité presque hétéronormative, donc entre autres qui ne dérange pas nos normes de différentiation sexuelle. Ca fait que les butchies et les mecs efféminés sont souvent dévalorisés, en tout cas dans les cadres "mainstream". Après il y a les radicaux qui ont tendance au contraire à célébrer tous ceux qui sont "queer" (politiquement) comme les soeurs de la perpétuelle indulgence. Ca m'a fait plaisir de voir le MAG se rapprocher de ce mouvement là d'ailleurs. :)
Après les hétéros "queer", oui, il y en a, mais je trouve important de nuancer, parce qu'un hétéro, queer ou pas, profitera toujours d'un certain privilège du fait de son hétérosexualité. Ce n'est pas un reproche, mais il ne faut pas l'oublier... de manière générale on est de toute façon rarement tout noir ou tout blanc, on a tous nos privilèges et nos boulets, mais il faut savoir reconnaître les deux pour pouvoir avancer. :)
(En fait je dis ça parce que j'ai peur du glissement sur soi, aka un hétéro à qui on essaie de parler de privilège hétéro qui te répondrait 'oui mais moi je suis queer aussi parce que j'aime le SM' par exemple. Ok je ne nie pas que le SM soit une forme de sexualité non-normative et tant mieux pour toi, mais là tu viens de dévier la conversation sur toi alors que moi je te parlais d'autre chose.)
no subject
Date: 2009-05-18 04:40 pm (UTC)En gros, le problème va un peu plus loin que ce que les gens font au plumard. Et c'est tant mieux parce que ça, ça les regarde. La question qui a mon sens se pose plus, c'est celle de pouvoir être soi-même quand on sort dans la rue, qu'on soit un garçon hétéro en collants ou deux filles qui se tiennent la main, sans être automatiquement recallé au rang de sous-être humain.
Et la conséquence directe de ça, serait qu'on ne serait plus recallé au rang de sous-citoyen sous prétexte qu'il se trouve qu'on partage sa vie avec un autre garçon/une autre fille.
no subject
Date: 2009-05-19 07:57 am (UTC)En fait il y a donc pour moi deux méchanismes qui sont liés l'un à l'autre mais qu'il faut aussi différencier: la question de la sexualité et celle du genre. Elle se retrouve dans le concept d'hétéronormativité... car au final pour avoir hétérosexualité il faut forcément avoir différentiation sexuelle.
Au final c'est pour ça que je préfère vraiment parler d'hétéronormativité, voire d'hétérosexisme, plutôt que de -phobie. En plus le terme de phobie ça permettre aux gens "biens" qui savent contrôller leurs réactions et qui n'éprouvent pas de dégoût, de se laver les mains du problème. "Moi je ne suis pas homophobe". Aller les chercher sur le terrain de l'hétéronormativité à mons avis c'est plus productif parce que ça les met devant leurs propres contradictions. Il n'y a rien qui m'énerve plus qu'un président français qui se dit contre le marriage entre personnes du même sexe et en même temps se vante de ne pas être homophobe, mais ce sont aussi nos propres discours sur l'homophobie qui ont permis ça.
Bref pour moi le souci de se concentrer sur "pouvoir être soi-même" quand on sort, c'est qu'on regarde la conséquence plutôt que l'origine du problème. Quand on voit des actes homophobes arriver en Suède, à Vancouver, dans le Marais, tous ces endroits où l'on pensait "pouvoir être soi-même", tout le monde s'étonne toujours. Mais pourtant ça n'a rien d'étonnant. Parce qu'à essayer de stigmatiser le propos homophobe sans démonter les réflexes hétéronormatifs qui sont directs, nos sociétés ne règlent jamais le problème. On crée des solutions de surface où on a l'impression que ça va mieux jusqu'à ce qu'un nouveau problème ressorte. bref on continue de dire à tout le monde, implicitement, et aux gamins des fois un peu moins implicitement, que l'hétérosexualité c'est quand même mieux/plus normal que l'homosexualité. Quand des gens prennent ça pour un feu vert pour attaquer un hétéro en collant, ou un couple homo, à mon avis il ne faut pas tellement se poser la questoin de comment faire comprendre à la personne qu'elle avait tort, mais qu'est ce qui a allumé le feu vert. Parce que la plupart du temps, on est pas mal impliqué dans tout ça, c'est juste qu'on a pas envie de le voir.
no subject
Date: 2009-05-19 04:50 pm (UTC)Le problème c'est que, si les gens avertis font la différence entre orientation sexuelle et genre, les "braves gens" eux, ont un peu du mal à la faire. Après, c'est peut-être à tort que j'essaye de raisonner comme eux pour essayer de comprendre le problème ;)
Je sais pas pour la Suède et Vancouver, mais le Marais a un côté ghetto qui a mon avis n'arrange rien au problème. J'avoue que j'ai du mal à voir l'origine profonde du problème. C'est peut-être pour ça que je me concentre plus sur les solutions... En tout cas, quand je vois les gamins au collège, ça me rassure pas pour l'avenir :(
no subject
Date: 2009-05-19 05:09 pm (UTC)Le problème c'est que, si les gens avertis font la différence entre orientation sexuelle et genre, les "braves gens" eux, ont un peu du mal à la faire. Après, c'est peut-être à tort que j'essaye de raisonner comme eux pour essayer de comprendre le problème ;)
Bien sûr, et on ne peut comprendre les deux qu'ensemble à mon avis. Pour moi disons que comme le fait qu'on confonde les deux est en grande partie à la base du problème, il est très important de dénouer les deux notions quand on parle de ces problèmes là. Pas pour dire "les gays aussi peuvent être masculins" mais pour mettre le doigt sur ce qui dérange profondément les gens.
Enfin même d'ailleurs à la base le problème pour moi c'est que dans un système hétéronormatif, on a besoin de différences de genre - l'hétérosexualité ne fait pas sens si la ligne entre homme et femme n'est pas claire.
Je sais pas pour la Suède et Vancouver, mais le Marais a un côté ghetto qui a mon avis n'arrange rien au problème. J'avoue que j'ai du mal à voir l'origine profonde du problème.
Qu'est ce que tu veux dire par côté ghetto?
(et la deuxième question c'était lié au Marais ou plus général? ^^)
no subject
Date: 2009-05-19 05:26 pm (UTC)C'est sûr que si on définit la sexualité par une attirance pour un (ou plusieurs) genre, et qu'on est pas fichu de définir les genres en question à la base, on est mal barré ^^
Pour le côté ghetto, je trouve pas très sain cette tendance à rester "entre nous" qui n'est pas mieux à mon avis que celle qui consiste à laisser les gens "entre eux" (mais là, c'est pas une histoire de sexualité). Même si je comprends qu'on puisse trouver un certain confort dans les milieux gays, je trouve juste qu'il n'est pas très sain de ne pas vouloir en sortir.
no subject
Date: 2009-05-19 05:51 pm (UTC)En fait ce qui me gêne dans la notion de ghetto c'est qu'il ne nous viendrait jamais à l'idée de dire à un hétéro qui n'a que des amis hétéros, ne fréquent que le milieu hétéro, etc, de dire qu'il a un esprit ghetto et que ce n'est pas très sain de ne pas vouloir sortir du milieu hétéro. Surtout qu'à la base des espaces comme le Marais ce sont des espaces sociaux qui se sont crées par nécessité plus que par plaisir.
Quand un homo me dit qu'il n'a pas envie de sortir du Marais, je trouve problématique de lui dire qu'il n'a pas la bonne attitude, qu'il ne devrait pas s'enfermer, bref, de porter la faute sur lui. Je préfère m'interroger sur pourquoi il peut ressentir ce besoin de rester avec d'autres homos/LGBT. De quoi il se protège? Qu'est ce qu'il le fatigue/l'embête/le terrifie dans le milieu hétéro, pour qu'il ne veuille pas en faire parti? Qu'est ce que le milieu hétéro a fait pour lui faire ressentir le besoin de rester dans la communauté homo? Ca me paraît plus pertinent de s'interroger sur le système dominant/normatif que sur les minorités. Bref le problème du discours du ghetto au final pour moi c'est que non seulement les minorités sont opprimés, mais en plus quand elles essaient de se protéger de réactions homophobes/discriminatoires, c'est leur faute, elles s'enferment... il y a un moment où je trouve que ça va bien, la masse hétéro pour s'interroger sur elle-même plutôt que ce soit toujours à nous de faire des efforts. On en fait souvent suffisement au jour le jour pour supporter des remarques (ou pire) de collègues/membres de famille/voire des amis...
no subject
Date: 2009-05-19 06:24 pm (UTC)Juste que c'est pas très sain. Mais là, ça dépasse la notion de majorité/minorité. On est tous les minoritaire de quelqu'un d'autre. C'est juste une question de ... je sais pas, de voir un peu le vaste monde, parce qu'il y a aussi des gens très bien en dehors des diverses communautés et que je trouve dommage de ne pas se donner l'occasion de les rencontrer.
no subject
Date: 2009-05-19 06:34 pm (UTC)Je reste sur l'idée que si les minorités restent entre elle, c'est un signe qu'il faut se poser des questions sur les pratiques de la majorité plutôt que sur les pratiques de la minorité. Il y a des gens très biens chez les hétéros, je me vanterais même d'en connaître quelques uns ;), mais je n'arrive vraiment à reprocher à quelqu'un qui a souffert/souffre de vivre dans une société hétéronormative qui le rejette fondamentalement de ne plus avoir le courage/la force/l'envie d'aller les chercher, les hétéros super cools.
Après je ne cherche pas à dire que les communautés sont la solution à tout et qu'elles ne sont pas problématiques. La communauté homo, pour ne prendre que celle-là en exemple, ferait bien de s'interroger sur son sexisme et son racisme, pour ne citer que ces deux-là. Mais on revient à la dynamique dominant/dominé qui heureusement n'est pas simple et ne va jamais que dans un sens.
Bref en conclusion je trouve que les communautés sont importantes mais en France on associe forcément ça à un ghetto, alors que je crois que c'est rarement le cas, c'est beaucoup plus fluide et ça peut être plus positif que ça.
no subject
Date: 2009-05-19 07:07 pm (UTC)Une communauté au sens où des gens ont un truc qui les met à part de la plupart des gens et profitent de cette différence pour créer une culture parallèle, c'est cool. Que ces gens aiment partager cette culture et au passage d'autres choses ensembles c'est normal, et je vois pas pourquoi il faudrait les en empêcher.
Là où on sombre dans un côté ghetto c'est quand par exemple (comme c'est arrivé à un pote) on part avec ses potes boivent un coup, que tous ces potes sont habitués d'un certain bar gay et que donc on décide d'aller là bas parce que c'est super sympa, et que le gus en question se fait refouler à l'entrée pour cause de non-homosexualité. Et je trouve qu'en arriver là, oppression ou pas oppression, c'est tout de même assez minable.
Finalement on en revient à un problème de limite floues tiens ^^;